Une cascade d’évènements coloriés et piquants tombe en trombe sur la tête de Malvina, au moment même où le chemin de la vie la conduit dans un étrange endroit – entre chien et loup – où sans défaire le passé il faut remodeler le présent et trouver des forces pour dessiner l’avenir.
Malvina doute, d’elle, des autres, du monde extérieur, de tout… Deuils, accidents invraisemblables, épreuves dans son travail, chahuteries sentimentales ont émaillé ses dernières années. Trop sensible aux injustices, emplie d’une révolte épuisante mais non fertile, du moins le sent-elle ainsi, Malvina sent une paralysie. Pour déclencher un mouvement salvateur, elle part, ailleurs, puis revient un peu apaisée pour creuser cette fois un puits dans son jardin, trier les bonnes et mauvaises herbes et reconstruire son univers intérieur, renoncer peut-être à des idéaux pour mieux s’ancrer dans la terre avec ceux qu’elle aime. Brûler dans un feu de joie et dans l’humour des trahisons qui l’ont blessée.
Continuer à regarder les nuages et les étoiles mais retourner à la terre, dure mère louve. Malvina garde un esprit de rébellion aux lois insensées qui mènent l’univers des humains, prend sa part de la souffrance, celle des autres et la sienne, mais décide de se remettre à rire, boire, manger. A vivre, quoi…
« Avec les p’tits loups…
Avec une faim de loup!
En cueillant des gueules-de-loup,
fleur préférée de son enfance. »
conception, écriture, composition et interprétation : Isabelle Bloch-Delahaie
accompagnement piano : Philippe Coromp
contrebasse : Hubert Rousselet / Jean-François Merlin
choeurs : Tamara Nicot, Anne Deirmendjian / Karine Boucherie
arrangements musicaux : Anne Gastine
mise en scène : Bernard Colmet
création lumière : Raphaël Verley
sonorisation : Pierre Bougourd
« En seize chansons au total, qu’introduisent soit une brève image sonore soit un court poème, Isabelle Bloch-Delahaie livre au public un moment dans la vie d’une femme ; un moment entre douleurs et douceurs, entre doutes et envols ; un voyage avec ses accidents de parcours, ses reconnaissances, ses colères, ses rêves, ses espoirs, ses émotions d’amour, ses élans brisés et puis ses grâces rendues à la vie, par quoi elle commence et conclut, car c’est bien à une célébration de la vie qu’elle nous invite, positivement.
La chanteuse comédienne déploie ici tous les registres de son talent : elle touche par sa ferveur, son authenticité, son élégance, sa sensualité, une drôlerie plus inattendue, et aussi par une fragilité – telle ou telle faille dans la voix, comme une fêlure – plus émouvante encore.
Il faut dire que les chansons sont toutes, sans exception, de la meilleure facture : des textes et des mélodies dignes de ce nom, riches, denses de tons, de rythmes, de climats variés. On est très loin des minimalismes de l’époque. Anne Gastine en a signé les arrangements : ils sont aussi musicalement subtils que son accompagnement au piano. Ils impliquent un contrebassiste et deux jeunes choristes des ateliers de Théâtre et Chansons d’une façon particulièrement bien venue ».
Jacques Bonnadier